Depuis maintenant deux années, l’actualité est marquée par ce que les médias et le monde politique nomment « la crise des migrants ». En Belgique comme dans d’autres pays européens, cette situation a donné lieu, fin de l’été 2015, à un surprenant élan de générosité citoyenne qui dénotait avec les discours dominants en matière de migration.

Du reste, cette arrivée dite massive de candidats réfugiés aux portes de l’Europe a été propice au développement de discours confus et réducteurs, au regard de la grande diversité des réalités qui caractérisent les parcours migratoires.

Ce contexte hostile impacte le quotidien des travailleurs de terrain qui accompagnent ces populations, en ce compris les professionnels de l’accompagnement psychothérapeutique.

Né en 2007, le service Sémaphore est une consultation spécialisée en psychothérapie interculturelle.

C’est dans le cadre d’un service d’accompagnement sociojuridique que les constats de souffrances, difficultés et fragilisation de l’accès à leurs ressources ont été posés pour une part importante des personnes, fraichement arrivées ou parfois installées de longue date, qui s’adressaient à ce service.

À la croisée des chemins entre prise en charge pluridisciplinaire et engagement sociopolitique, le service Sémaphore, intégré à un service sociojuridique, propose une consultation clinique individuelle, des outils de formation et de sensibilisation à rencontre interculturelle et la production de recherches exploratoires.

Ces axes de travail sont complétés par un engagement et une adhésion aux mouvements militants qui dénoncent régulièrement l’inhumanité du traitement de la « question migratoire » en Belgique.

Le contexte politique actuel impacte de plus en plus lourdement le travail clinique et les questions qu’il soulève sont au cœur de la pratique professionnelle et la réflexion de l’équipe.

Le propos de cette intervention est de partager ces réflexions qui jalonnent le travail de l’équipe Sémaphore depuis maintenant 10 ans.